Top 10 des espèces de phasmes les plus mimétiques

Chez la plupart des phasmes, le mimétisme est une question de survie, et certaines espèces sont devenues les reines du camouflage !

Voici mon top 10 des espèces les plus mimétiques en élevage :

Les espèces du genre Xenophasmina (Xenophasmina sp « Tam Dao », Xenophasmina sp « Khun Korn ») : on démarre fort avec ce qui se fait de mieux en matière de camouflage dans son genre. Les Xenophasmina sont des phasmes asiatiques qui se plaquent sur des branches la journée, et il est très difficile à l’œil de les remarquer.

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Moyen Xenophasmina sp « Khun Korn »

Melophasma antillarum : ici aussi une espèce très mimétique qui adopte des positions remarquables afin de parfaire son camouflage dans du branchage. L’avant du corps est plaqué sur la branche tandis que l’abdomen est relevé, formant une sorte de tige.

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De nombreux Melophasma antillarum se cachent sur cette photo …

Extatosoma tiaratum : chez cette espèce, le mimétisme existe sous plusieurs formes.  Premièrement chez les nouveau-nés, il se manifeste par la ressemblance des L1 avec des fourmis australiennes (Leptomyrmex erythrocephalus).  L’autre faculté remarquable de cette espèce, c’est la capacité qu’ont certaines femelles à prendre une coloration lichen en présence de celui-ci dans l’enceinte d’élevage et cela dès leur plus jeune âge. Une forme d’adaptation à son environnement très poussé dont le mécanisme reste encore non élucidé !

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Femelles Extatosoma tiaratum ayant pris une coloration lichen en présence de celui-ci. Merci à Cécile Fonteyne pour la photo !

Hermagoras : il existe plusieurs espèces de ce genre en élevage et elles sont toutes très mimétiques, avec des individus qui ressemblent à des brindilles. On citera par exemple la plus grande espèce de ce genre en élevage, Hermagoras sigillatus (anciennement Hermagoras megabeast), ou encore Hermagoras cutratolobatus et Hermagoras sp « Tenom » qui sont deux espèces morphologiquement proches.

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Mnesilochus : encore une fois un genre dont les représentants possèdent un mimétisme poussé avec des branches. Plusieurs espèces en élevage cette fois encore, celle que je possède depuis le plus longtemps est Mnesilochus sp « Nabunturan », mais il existe aussi Mnesilochus capreolus, Mnesilochus sp « Marinduque », Mnesilochus sp « Sangihe Island »

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Femelle adulte Mnesilochus sp « Nabunturan »

Carausius  : il n’y a pas que le Carausius morosus dans la vie ! Il existe des espèces qui ont peu de chose en commun avec le célèbre phasme morose, comme les Carausius spinosus ou les Carausius detractus. A découvrir !

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couple adulte Carausius spinosus « Tapah »

Phyllium : comment ne pas parler mimétisme sans parler des phyllies ? De véritables feuilles vivantes, quel spectacle ! Il en existe maintenant une multitude en élevage et certaines espèces possèdent en leur sein des individus avec une grande palette de couleur, comme les Phyllium tobeloense « Galela »  avec des individus allant du vert jusqu’à l’orange en passant par le jaune.

Lonchodes/Staelonchodes/Lonchodini : Lonchodes et Mnesilochus ont longtemps été confondus avec des espèces allant d’un genre à l’autre. Logique donc de les retrouver aussi dans cette liste ! Les mâles de ces espèces sont souvent assez colorés, ce qui tranche avec l’idée de mimétisme, mais les femelles sont tellement bien camouflées qu’ils intègrent quand même cette liste tout à fait subjective !

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Femelle adulte Staelonchodes amaurops

Phenacephorus : on note principalement trois espèces dans ce genre : Phenacephorus cornucervi, Phenacephorus sepilokensis et Phenacephorus latifemur. Ces trois espèces ont comme point commun d’imiter encore une fois les branches à la perfection, jusqu’à reproduire des excroissances semblables à de la mousse !

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Femelle adulte Phenacephorus cornucervi

 

Neoclides buescheri « Bako »: pour conclure ce top 10, une espèce unique en son genre en élevage ! Elle est la seule de la liste à s’élever exclusivement sur salal et le mimétisme est ici poussé à son paroxysme avec une attitude en journée tout à fait remarquable ! Ils sont capables de faire tenir leur corps en équilibre afin d’imiter une branche en se tenant à partir d’un support. Nul doute que dans la nature, ils sont imperceptibles ! En plus, ils ont tendance à prendre également la couleur de leur environnement et la présence de lichen sur le branchage leur fera prendre progressivement une teinte semblable (cf photo ci dessous)

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Femelle adulte Neoclides bueschei « Bako »

Ce Top 10 des espèces de phasmes les plus mimétiques s’achève. N’hésitez pas à me dire en commentaire quelle est pour vous l’espèce la plus mimétique et également à me citer d’autres espèces qui ne seraient pas dans cette liste.

 

Comment inciter les phasmes après la naissance à s’alimenter ?

Même si pour la majorité des espèces, les jeunes commencent à s’alimenter assez facilement dans les deux à trois jours suivant la naissance, il arrive que pour d’autres plus délicates, la période ou débute l’alimentation soit assez critique.

Il existe néanmoins quelques méthodes afin d’inciter les nouveaux-nés à s’alimenter.

  •  Découper le bord des feuilles : ils ‘agit de l’astuce numéro un ! En effet, les mandibules des nouveaux-nés sont très petites et le bord des feuilles est parfois un peu trop coriace, surtout pour le salal, le laurier-prune ou les vieilles feuilles de ronces. De plus cela permet de mieux détecter les traces de mandibules sur le bord des feuilles, la découpe étant nette.

 

  • Varier la nourriture ! Même si l’espèce est décrite pour s’alimenter d’une certaine plante, si le taux de mortalité est important il peut être utile de varier la nourriture en ajoutant d’autres types de plantes afin que les phasmes aient un choix plus large. Certaines plantes vont en effet mieux être acceptée et vont diminuer les pertes, par exemple le millepertuis qui est accepté par la plupart des espèces et qui est alors souvent mieux accepté que la ronce.

 

  • Les morceaux de pommes : on peut en accrocher dans le terrarium, les jeunes phasmes vont venir s’y alimenter ou s’hydrater, cela permettrait de démarrer leur appétit. Alterner un jour avec pomme et un jour sans afin de forcer les phasmes à manger les feuilles quand il n’y a plus de pommes.

 

  • En dernier recours, on peut frotter un morceau de pomme sur le bord des feuilles, afin d’attirer les phasmes avec le jus de pomme sur les feuilles et l’inciter à manger.

 

Bien que ces méthodes ne soient pas indispensable pour la plupart des espèces, elle peuvent néanmoins aider dans certaines situations à bien lancer un élevage quand les débuts sont laborieux. Selon certains éleveurs, le découpage du bord des feuilles devrait être systématique pour toutes les espèces afin de diminuer la mortalité chez les jeunes stades. Personnellement je ne l’applique que chez quelques espèces réputées délicates d’élevage, ou si les plantes sont coriaces (salal par exemple).

Pour savoir si ses phasmes s’alimentent, plusieurs indices : le bord des feuilles présente des signes de mandibule, on trouve des crottes sur le fond du bac (le papier essuie-tout permet de les repérer facilement) et les jeunes phasmes sont vigoureux et commencent à grossir.

 

Passer l’hiver quand on élève des phasmes … Winter is coming !

Face à quelles problématiques retrouvons-nous confrontés l’hiver, nous éleveurs de phasmes ?

Premièrement, cet article concerne probablement une minorité d’éleveurs. En effet, la (très) grande majorité des phasmes se nourrissant de ronce, et cette dernière étant persistante toute l’année en France sous une plus ou moins belle forme selon la rigueur de l’hiver (même si elle peut avoir moins fière allure, elle n’en reste pas moins consommable), il n’y a finalement pas de difficulté particulière.

Le problème réside en fait chez les espèces dites « food specialist », c’est à dire avec une essence de prédilection, et qui est caduque afin de ne pas nous faciliter les choses l’hiver. Je pense notamment aux Loxopsis sp « Tawau » ou aux Micadina sp « Cuc Phuong » (bien que moins vrai pour cette dernière espèce qui arrive parfois à s’habituer à la ronce), qui sont friands de chênes. Deux options : soit vous avez du chêne vert (Quercus ilex) qui est persistant et dans ce cas pas de problème, soit vous êtes dans la seconde catégorie et il va falloir alors ruser …

Heureusement, plusieurs solutions s’offrent à nous. Je conseille de les combiner, afin d’être paré à toute éventualité.

  • Congeler du feuillage : fin septembre début octobre, il est possible de couper un grand nombre de branche et de les conserver au congélateur l’hiver. Il suffit alors de ressortir les branches au fur et à mesure l’hiver. Il existe deux inconvénients à cette méthode, premièrement la place à moins d’avoir un congélateur dédié, et deuxièmement la durée de vie du branchage une fois sorti du congélateur. En effet, il n’excède pas la journée, ce qui implique de sortir du feuillage quotidiennement, et donc de voir ses réserves diminuer rapidement. C’est pourquoi je recommande de sortir tous les jours le strict minimum de feuillage, et en cas de crise, d’espacer à tous les deux jours le renouvellement de feuillage.

 

  • Faire germer des glands : deuxième option qui consiste à récolter des glands en automne, de leur offrir une « diapause accélérée » au réfrigérateur de quelques semaines puis de les faire germer à l’intérieur. Les problèmes de cette méthode sont la durée qu’il faut pour obtenir des pieds de quelques feuilles à partir d’un gland (compter environ 3 mois), et le nombre important de glands qu’il faut faire germer afin de passer l’hiver selon l’appétit de ses phasmes.

 

  • Mettre en diapause ses œufs : dernière solution, celle d’allonger le temps d’incubation de ses œufs afin de passer l’hiver sous cette forme et obtenir des éclosions une fois le printemps commencé. Je m’inspire ainsi de la LTD-méthode décrite initialement par Bruno Kneubuhler sur son site qui est à retrouver ici  J’ai donc utilisé un mini réfrigérateur qu’on trouve pour une cinquantaine d’euros sur Amazon, qui a l’avantage de ne pas trop refroidir et d’obtenir ainsi une température d’environ 8 à 10°C.  En effet, une température en dessous de 8°C va diminuer de façon assez importante le taux d’éclosion. Il suffit donc d’incuber ses œufs (si possible le plus fraîchement pondus) pendant une durée de 2 à 3 mois dans ce frigo, et de les sortir vers le mois de février. J’ai pu tester cette méthode avec des œufs de Loxopsis sp »Tawau » avec un succès relatif (taux d’éclosion assez bas, 20% environ), avec un succès moyen pour Dinophasma saginatum (taux d’éclosion environ 50%) et avec un bon succès chez Orthomeria kangi (taux d’éclosion > 75%)

J’ai décrit essentiellement dans cet article des solutions pour les espèces se nourrissant de chêne, mais le problème peut se poser aussi avec les orties pour les Orthomeria ou le fuschia et l’épilobes pour les Dinophasma par exemple. On peut alors dans ce cas soit utiliser la diapause des oeufs, soit essayer de mettre en pot les plantes nourricières et de leur faire passer l’hiver en intérieur.

Quoi qu’il en soit, le passage de l’hiver chez ces espèces reste souvent un moment critique, pour lequel la règle de l’anticipation est probablement primordiale !

 

Comment sexer les Extatosoma tiaratum (« phasmes scorpions »)

Dans cet article, petites explications sur comment savoir si ses Extatosoma tiaratum sont des mâles ou des femelles.

Tout d’abord, il faut savoir que chez les L1, c’est à dire les jeunes phasmes qui viennent de naître et qui n’ont pas encore mués, il n’est pas encore possible de les sexer.

En revanche on peut le faire dès le stade L2, en regardant l’abdomen des individus.

Chez le mâle, l’abdomen est lisse, aucune excroissance, comme ci-dessous :

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Mâle Extatosoma tiaratum L2

 

Alors que chez les femelles, on retrouve des petites rangées d’excroissances, en forme de tiare, ce qui lui vaut son nom aussi de « phasme à tiare »

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Femelle Extatosoma tiaratum L2

 

Enfin une fois adulte, il est très facile de différencier la femelle du mâle, car ce dernier possède de longues ailes qui recouvrent tout son abdomen :

 

PSG, quel rapport entre le foot et les phasmes ?

PSG, trois lettres qui évoquent pour la plupart des personnes le Paris Saint Germain, club de foot de la capitale … alors que viennent faire ses trois lettres sur un site de phasme ?

L’acronyme PSG est utilisé dans notre hobby afin de désigner le « Phasmid Study Group », c’est à dire le groupe d’étude des phasmes, qui étudie et attribue à chaque espèce qui passe entre ses mains un numéro.

C’est ainsi que l’on peut lire par exemple Carausius morosus P.S.G. N°1 : il s’agit de l’espèce Carausius morosus et celle-ci porte le numéro 1 dans la classification du P.S.G.

Au jour ou j’écris ces lignes (28/10/2017), la classification PSG compte 390 espèces ! Elle est consultable ici

Les différents types de terrarium pour l’élevage des phasmes

Le terrarium est une pièce centrale dans l’élevage des phasmes et peut à lui seul conditionner la réussite ou l’échec d’un élevage.

Globalement il y a trois options : les terrariums en verre, en bois ou en plastique

  • Le terrarium en verre :

Il peut être fait maison ou directement acheté, le terrarium en verre est ce qu’on trouve le plus classiquement dans les élevages. Il a l’avantage d’être solide et esthétique mais il en fait payer le prix. A noter aussi qu’il s’agit du type de terrarium le plus lourd ce qui peut être peu pratique lors du rangement et du nettoyage (notamment si il est assez grand). Ce type de terrarium est en général peu aéré et peut ne pas convenir à certaines espèces qui auraient besoin de grandes surfaces grillagées pour une meilleure ventilation.

 

  • Le terrarium en plastique :

Il peut être de deux types :

Un « fauna box » qu’on aura aménagé ou non.

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Un fauna box auquel on perce une aération, une vitre en verre pour fermer, des pinces à papier pour tenir le tout et voici un terrarium pour vos phasmes ! Malheureusement je ne trouve plus ce type de bac et je me suis du coup rabattu sur les bacs de rangement plastiques des supermarché

Ou un bac plastique de rangement de supermarché qu’on aura aménagé en terrarium (Tuto ici)

 

Les avantages de ces terrariums sont leur légèreté, facilement maniable pour le nettoyage ou le rangement et leur faible coût. On pourra leur reprocher cependant d’être peu esthétiques et de s’opacifier un peu avec le temps, nuisant au confort d’observation. On en trouve de toutes les tailles et on pourra modifier à sa guise la ventilation en aménageant la surface grillagée que l’on souhaite, ce qui les rend très polyvalents, pouvant convenir ainsi à toutes les espèces selon leur taille et leur ventilation choisie.

  • Le terrarium en bois

Je ne possède aucun terrarium de ce type donc mon retour d’expérience sur le sujet va être très limité. Le bois est plus adapté pour des terrariums aérés où l’humidité ne sera pas très haute, afin d’éviter tout phénomène de putréfaction.

Depuis quelques années se développent les Flexarium qui sont des terrariums entièrement grillagés idéals pour les espèces ayant besoin d’une bonne ventilation.

 

 

 

La nurserie idéale

Depuis deux ans j’utilise un nouveau type de nurserie qui me donne une grande satisfaction pour la plupart des espèces, il s ‘agit des boites braplast 5,8L avec quelques modifications.

Cette petite boite en plastique fait en dimension 18 x 18 x 19 cm et convient ainsi à la plupart des jeunes phasmes, sauf pour les très grandes espèces style Phryganistria, Pharnacia ou Phobaeticus par exemple. Vous en trouverez en vente sur le net à des prix d’environ 1 à 2 € la boîte, ce qui est très abordable.

Afin d’apporter de l’aération, je découpe soit sur le couvercle soit sur une face le plastique afin d’y coller de la moustiquaire. S’il s’agit de la face avant qui est en moustiquaire, cela semble un peu mieux pour les espèces qui ont besoin de plus d’aération. Après il est même possible de faire deux faces avec des aérations mais je n’en ai jamais eu vraiment l’utilité …

 

Ensuite il suffit d’aménager cette petite boite avec du sopalin au fond, un petit pot d’eau ( pour ça j’utilise les petits pots en verre qu’on trouve en grande surface qui vendent des œufs de lump par exemple) et le feuillage.

 

J’obtiens ainsi de très bon résultats, à condition de ne pas surpeupler la nurserie et de conserver un feuillage frais. Il est aussi possible d’utiliser les astuces que je décris ici afin d’inciter les jeunes phasmes à manger.

Je trouve cette nurserie idéale car elle est de taille adaptée à la plupart des jeunes phasmes, qui ne vont pas s’épuiser à chercher leur nourriture dans un terrarium trop grand. De plus elle est entièrement modulable niveau aération, ce qui permet de s’adapter aux besoins de chaque espèce. Et tout cela pour une somme modique de quelques euros !

En général je garde les jeunes jusqu’au stade L3 dans cette boîte. Cependant, si un nombre restreint d’individus est gardé, il est possible d’élever certaines espèces du L1 jusqu’à l’adulte dans ce bac (ex : Neohirasea sp « Cat Ba, Epidares nolimetangere, Tisamenus sp « Ilocos » …)

L1, L2, L3 … quelle signification ?

Il arrive très souvent de lire qu’un phasme est au stade L1, L2 etc … et pour les non initiés cela peut sembler obscur, mais rassurez-vous, si vous ne savez pas ce que cela signifie c’est en fait très simple 😉

A la naissance, le phasme est considéré comme L1, il vient de sortir de l’œuf.

Après sa première mue, il passera au stade L2 ; c’est donc un phasme qui a éclos et qui a déjà fait une mue.

Puis à la mue suivante, il sera au stade L3, soit un phasme qui a éclos et qui a déjà fait deux mues.

Et ainsi de suite jusqu’au stade adulte !

Classiquement, on dit que les phasmes sont adultes au stade L5 à L6 chez le mâle et plutôt L6 ou L7 chez la femelle, mais évidemment cela peut varier selon les espèces.

Néanmoins, on a tendance à abandonner ces termes lorsque le phasme est adulte. De même, lorsqu’il reste au phasme une mue avant de devenir adulte, on préfère en général utiliser le terme « sub-adulte » afin de désigner son stade.

Le rythme entre les mues varie selon l’espèce et le sexe, allant d’une dizaine de jours jusqu’à parfois 2 mois.

 

Généralités sur les phasmes et leur élevage

Les phasmes sont des insectes qui vivent partout à travers le globe excepté les régions glaciales et désertiques.
Il existe plus de 3000 espèces de phasmes connues à travers le monde et plusieurs centaines d’entres elles ont été ou sont encore aujourd’hui en élevage. De formes et de tailles différentes, l’élevage de la plupart de ces espèces est accessible à tous pour peu qu’on leur apporte un minimum d’attention.
Les phasmes peuvent se reproduire de deux façons :
– par parthénogénèse, c’est à dire que la femelle n’a pas besoin de fécondation pour pondre des œufs qui donneront à leur tour uniquement des femelles ; il existe certaines espèces qui se reproduisent uniquement par cette méthode, car les mâles n’existent pas dans la nature ou dans les élevages.
– de façon sexuée, quand un mâle s’accouple avec une femelle. Une seule fécondation suffit à assurer une reproduction sexuée pour tous les œufs qui seront pondus lors de la vie d’une femelle (cette notion reste cependant de plus en plus controversée et ne semble pas valable pour toutes les espèces).
Après une période d’incubation variable selon l’espèce, allant de 1 mois jusqu’à plus d’un an, les œufs donneront naissance à des jeunes phasmes, copie miniature de leurs parents. Quelques jours après la naissance, le nouveau-né commencera à s’alimenter de feuillage. Selon l’espèce, ils seront plus ou moins polyphages, certaines espèces n’acceptant uniquement qu’un seul type de plante. En élevage la plante la plus souvent acceptée et utilisée est la ronce.
Pour grandir les phasmes vont avoir recours à des mues où ils abandonneront leur ancienne « peau » trop étroite (appelée exuvie), au rythme d’environ une par mois. Il faut en général cinq à sept mues avant qu’un phasme ne devienne adulte, ce qui représente en moyenne une durée de 3 à 6 mois mais qui peut aller jusqu’à un an !
Quelques jours après la mue imaginale (c’est à dire la mue qui marque le passage à l’âge adulte) le phasme est apte à s’accoupler et les femelles pourront commencer à pondre entre 15 jours et 2 mois après la dernière mue (durée variable selon l’espèce). Ce n’est pas l’accouplement qui va déterminer à partir de quand la femelle va commencer à pondre mais bien la date de la mue imaginale. Une femelle non fécondée  pourra quand même pondre des œufs grâce à la reproduction par parthénogénèse décrite précédemment (sauf exception la parthénogénèse semble fonctionner chez presque toutes les espèces).
Pour élever des phasmes il existe plusieurs règles à respecter :
– avoir un terrarium adapté aux besoins de son espèce et au nombre d’individus
– avoir des plantes nourricières disponibles
– avoir une température minimale de 20 °C (on peut tolérer jusque 18°C mais la croissance sera alors ralentie)
– pouvoir s’en occuper idéalement de façon quotidienne (gestion des naissances, vaporisation, observation) et changer le feuillage de façon hebdomadaire

Fabriquer un terrarium pas cher pour ses phasmes

Comme vu dans l’article sur les différents types de terrarium, il est possible de créer à partir de bac plastique de rangement qu’on peut acheter en grande surface des terrariums pour nos phasmes qui sont pratiques et efficaces pour l’élevage.

Le matériel nécessaire :

  • un bac plastique
  • un cutter pour faire les trous pour l’aération
  • de la moustiquaire, toujours pour l’aération
  • de la colle, pour coller la moustiquaire.

Pour le bac plastique, en choisir un transparent afin de laisser passer la lumière. On en trouve dans les grandes surfaces ou les magasins de bricolage, avec des tailles et des prix variables (15 à 80 cm et 3 à 25 euros), à choisir selon l’espèce de phasmes que vous allez mettre dedans et leur stade.

Une fois qu’on a le bac, il faut faire les aérations. Une fois encore, la grandeur des aérations se fera selon l’espèce. On peut faire juste un ou deux petits trous de quelques cm pour une espèce aimant les endroits confinés, jusqu’à complètement faire une face ou plusieurs entièrement grillagées pour des espèces nécessitant beaucoup d’aération.

Pour faire l’aération il faut découper le plastique au cutter. Cependant attention, il est facile de casser le plastique et se retrouver avec quelque chose d’inutilisable. Afin de découper plus facilement le plastique il peut être utile de chauffer la lame du cutter.

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Ensuite, il faut découper la moustiquaire pour la coller au niveau des trous d’aérations. La moustiquaire permet aussi de vaporiser les phasmes sans ouvrir le terrarium, pratique !

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Voilà c’est terminé ! Vous avez votre terrarium ! Maintenant il faut l’aménager.

Pour le substrat, le plus pratique et hygiénique reste le sopalin, c’est donc ce que j’utilise. Ensuite, il faut un pot afin de faire tremper dans l’eau les tiges des plantes nourricières. Pour cela j’utilise un pot style pot à confiture dans lequel je perce quelques trous au niveau du couvercle afin d’y faire passer les tiges.

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Généralement, on préfère favoriser la hauteur afin de laisser une hauteur suffisante pour les mues, c’est pourquoi on met le coté le plus long dans le sens de la hauteur pour les phasmes.

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Maintenant que tout est fini, il est temps d’y mettre vos phasmes, et bon élevage !